Communiqué de presse du 30/01/2024

A contre-sens des nécessités climatiques, environnementales, et socio-économiques, nous apprenons par la voix du Bélinetois, ainsi qu’une nouvelle fois du quotidien régional Sud-ouest, que nos élus municipaux et intercommunaux déroulent à nouveau le tapis rouge devant le promoteur PRD, et nous ont préparé en catimini le retour d’un projet qu’ils avaient critiqué du temps des précédentes mandatures : une plateforme logistique géante.

Nous apprenons sans surprise que ce projet, tombé à l’eau faute de réponse dans la période de validité des promesses de vente (4 ans) du promoteur aux services de l’état, est cette fois présenté comme plus « respectueux » de l’environnement alors que la zone humide impactée serait quand même considérable, environ 10 ha d’après les informations « publiques », et les hangars de stockage plus de 5 hectares, ce qui reste une plateforme XXL, entraînant un turn-over de camions et véhicules considérable. Malgré cette réduction, le nombre d’emplois « promis », reste le même ou même davantage… 

Ce discours, pas plus que les « mesures compensatoires » (qui ne devraient être que la dernière solution après l’évitement et la réduction), les panneaux solaires habituels du greenwashing ordinaire, ou  les abords « paysagers », est loin de nous convaincre, alors que nous sommes au cœur d’un PNR qui a fait de la protection des zones humides l’un des axes centraux de sa charte,  que la zone considérée héberge plusieurs dizaines espèces protégées dont certaines  à enjeu fort,  se situe à proximité immédiate de ZNIEFF 1 et 2 , d’une zone natura 2000 en bordure de la Leyre, en amont d’une zone Ramsar (delta de la leyre), et à proximité d’une toute nouvelle Réserve Naturelle Régionale.  Quant aux belles promesses d’emploi, comme pour la plateforme construite récemment par le même promoteur PRD dans le Nord,ellesn’engagent à rien, puisque le promoteur ne sait pas encore à qui il louera ou vendra sa plateforme ; en tout état de cause les collectivités publiques concernées n’auront plus leur mot à dire après la vente, pas plus évidemment que sur la provenance locale ou pas des personnes employées, la robotisation des entrepôts ou la piètre qualité des emplois.

Le futur que nous voulons pour notre territoire n’est pas fait de routes encombrées et défoncées accidentogènes, d’aménagements aux frais de la collectivité et de sorties d’autoroutes supplémentaires, qui ne profiteront qu’à ce promoteur et à son locataire, en face de bien peu de rentrées fiscales.
Cette délocalisation « à la campagne » de la logistique de très grosses entreprises ne représente que de la place perdue pour les entreprises locales à taille humaine, des nuisances majeures diverses ( pollution lumineuse au cœur d’un PNR qui demande le label  Réserve Nationale de Ciel Etoilé,  pollution atmosphérique dans une zone déjà très impactée par l’A6, nuisances sonores majeures 24H sur 24 dans une zone artisanale rurale et alors qu’un quartier très peuplé est situé à quelques centaines de mètres), un bilan carbone catastrophique,  un foncier et un cadre de vie dévalorisés, une artificialisation des sols irréversible. 

Après les inondations de 2020, après l’été 2022 où nous avons tous subi le stress intense et les conséquences des incendies incontrôlables qui ont touché notre territoire, nous refusons que ces risques soient démultipliés par cette installation industrielle au cœur du massif forestier et à quelques centaines de mètres d’un quartier placé sous le vent des fumées éventuelles. 

Nous refusons ce « leg » aux jeunes générations qui devront subir toute leur vie l’impact de nos actes, et nous demandons à nouveau un développement alternatif et concerté avec les acteurs locaux et les habitants du territoire. Une fois que les promesses de vente sont signées, il est vain de consulter la population.

Aussi, avant que nos élus votent avec inconséquence une nouvelle délibération pour une nouvelle promesse de vente à PRD, nous tenons à pointer les exemples catastrophiques des plateformes équivalentes déjà construites, et nous tenons à leur dire que beaucoup d’élus (mais aussi des tribunaux administratifs..) ont refusé, par des arguments raisonnés, le bétonnage/camions à tout prix,  et qu’il n’est ni une fatalité, ni une opportunité, à part pour le promoteur, bénéficiaire d’un foncier communal et intercommunal bradé.

Nous serons jeudi 1er février 2024 devant la mairie de Belin-Béliet, où se tiendra le Conseil Communautaire qui pourrait prendre une délibération en faveur de cette vente.

Laisser un commentaire

Concevoir un site comme celui-ci avec WordPress.com
Commencer